Châtillon-Coligny

Des roses disparues au château de Châtillon-Coligny

Au temps de sa splendeur, l’intérieur du château a été richement décoré par Gaspard de Coligny, au début du 17e siècle. En 1638 il fait appel à un peintre parisien, Jacques Duchemin, auquel il commande quantités de motifs de rose comme pour la « grande salle haulte » ou les « 36 moulages de grandes roses parées d’or bruni ». Ces roses dorées devaient orner les poutres, solives, lambris et cheminée de cette grande salle d’apparat.

Le parc du château, avec sa magnifique orangerie est une des premières et la plus belle des orangeries construites en France au XVIe siècle.

 

Des roses littéraires : Colette à Châtillon-Coligny, une grande amoureuse des roses

Colette a passé avec sa famille quelques années de sa jeunesse à Chatillon-Coligny, où son demi-frère Achille Robineau-Duclos était médecin. C’est à Châtillon-Coligny qu’elle épouse en mai 1893 le célèbre journaliste parisien Henry Gauthier-Villars, dit Willy. Les parents de Colette y ont fini leurs jours.

Pour Colette, fascinée par la nature, amoureuse des jardins, la rose a toujours été source d’inspiration. Ses parfums, ses couleurs, ses formes, ses noms remplissent de poésie et de sensualité plusieurs des pages de l’œuvre de cet écrivain qui a su parler des fleurs et des fruits comme personne.

 

« Cuisse de nymphe », dans Claudine en ménage (1902)
« D’où vient cette haleine miellée, qui fleure l’essence d’Orient et le gâteau à la rose ? C’est le grand rosier Cuisse-de-Nymphe qui m’encense… Pour lui je me dresse sur mes pieds travaillés de fourmis, je vais à sa rencontre… Tant de roses, tant de roses ! Je voudrais lui dire : « Repose-toi. Tu as assez fleuri, assez travaillé, assez épuisé ta force et tes parfums. » Il ne m’écouterait pas. Il veut battre le record de la rose en nombre et en odeur. Il donne tout ce qu’il peut. Ses filles innombrables sont des roses jolies et petites, comme celles des images de piété, à peine teintées au bord des pétales, avec un petit cœur de carmin vif… Qui songerait à critiquer le manteau murmurant d’abeilles qu’elles ont jeté sur ce mur ? »

  • Texte : ADRT Loiret
  • Photos : ADRT Loiret