Triguères

Le Manoir du Grand-Courtoiseau

Le parfum des roses anciennes et le murmure de l’eau accompagnent le visiteur à travers les jardins remarquables de cette belle demeure de la fin du 17e siècle.

Les roses sont partout à l’honneur dans ces jardins recréés avec la talentueuse collaboration d’Alain Richert. Dans le jardin des Faunes, les rosiers anciens grimpants dessinent des guirlandes entre des poteaux de bois, où habillent une tonnelle, à côté de massifs de rosiers anciens arbustifs. Dans le Parc, devant la façade sud du manoir, les rosiers anciens s’épanouissent plus librement, mêlés aux vivaces et aux arbustes. Dans le jardin du Puits, un rosier liane recouvre un vieux puits de ses myriades de fleurs en mai.

 

Coups de projecteur sur quelques célèbres propriétaires du Grand-Courtoiseau amoureux des roses :

Le peintre Jean-Baptiste Jacques Augustin, un miniaturiste remarquable qui aimait enjoliver de roses ses délicats portraits féminins, peints avec une exceptionnelle finesse.

Hervé Bazin qui y a rédigé plusieurs de ses œuvres entre 1972 et 1981 et installé sa présidence de l’Académie Goncourt, adorait son jardin, source d’inspiration, propice à de longues heures de rêveries. Il y recevait ses amis : Jean d’Ormesson, François Nourissier, Jean-Louis Bory, Michel Tournier, et bien d’autres signatures célèbres qui se retrouvaient sous les arbres séculaires.

Très attaché à ce coin du Loiret, Hervé Bazin n’en restait pas moins Angevin, de naissance et de cœur, marqué du sceau de la Loire. La roseraie de Doué-la-Fontaine apparaît dans son œuvre. Il fait ainsi le lien entre les deux pays de roseraies, l’Orléanais et l’Anjou.

Le chanteur Marcel Mouloudji rachète le Grand-Courtoiseau à Hervé Bazin en 1981. Cet auteur-compositeur-interprète de grande qualité a beaucoup chanté la rose, symbole de l’amour et du bonheur de vivre. Parmi ses plus belles chansons, la Rose Rouge :

La Rose Rouge

Au jardin où les fleurs sont écloses
N’existe pour moi
Qu’une rose entre toutes les roses,
Fière et sans émoi,
Le désir au hasard cueille en gerbe
Les fleurs d’alentour,
Mais ma rose adorable et superbe
Seule attend l’amour !

O rose, merveilleux butin,
Ton charme est sans pareil !
O rose, dans le frais matin
Ouvrant ton coeur vermeil,
Tu m’apparus par un clair avril,
Depuis qu’importe épreuve ou péril !
A force d’amour
Peut-être un jour !
O rose fleur d’amour !

Sa beauté tient mon âme asservie,
S’il faut, je suis prêt,
Fleur de pourpre et d’orgueil, prends ma vie
A toi sans regret,
Prends mon sang, tout mon sang goutte à goutte
O ma rouge fleur
Je mourrai trop heureux s’il ajoute
Du rouge à ton cœur.

O rose, merveilleux butin,
Ton charme est sans pareil !
O rose, dans le frais matin
Ouvrant ton cœur vermeil,
Tu m’apparus par un clair avril,
Depuis qu’importe épreuve ou péril !
A force d’amour
Peut-être un jour !
O rose fleur d’amour !

  • Texte : ADRT Loiret
  • Photos : ADRT Loiret